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Que sont les obligations ?

Depuis que l’Angleterre émit les premières obligations gouvernementales au XVIIIe siècle, ces actifs financiers sont devenus un instrument de choix pour les fonds et les investisseurs souhaitant conserver la valeur de leurs épargnes. Découvrez ce que sont les obligations et comment les trader.

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Obligation ! Dette obligataire !

Depuis que l'Angleterre émit les premières obligations gouvernementales au XVIIIe siècle, ces actifs financiers sont devenus un instrument de choix pour les fonds et les investisseurs souhaitant conserver la valeur de leurs épargnes. Le terme anglais « bond » vient du nordique « bonda » qui voulait dire paysan : celui qui était asservi à celui qui lui prêtait les terres qu’il cultivait. Et les obligations, comme les titres, sont émises sur un marché boursier primaire puis tradé de gré à gré ou sur un marché secondaire jusqu’à sa maturité. Les Anglais les utilisaient pour lever des fonds pour leur guerre contre la France ; Roosevelt préféra les utiliser pour augmenter les impôts afin de financer les dépenses militaires de la Seconde Guerre mondiale (certaines célébrités comme James Cagney et Bugs Bunny en faisaient la publicité auprès du public) ; et depuis que les obligations gouvernementales sont garanties par le Trésor d’un pays, elles sont considérées comme « sures ». Mais les sociétés aussi émettent des obligations. À la différence des titres, un détenteur d’obligations ne détient pas une partie de la société et celle-ci n’a pas l’obligation de fournir des rapports aux détenteurs d’obligations. En fait, une obligation ressemble davantage à un prêt : l’émetteur reçoit des fonds, en retour desquels il paie régulièrement un coupon, comme versement d’un intérêt, et doit, quand l’obligation arrive à maturité, rendre la valeur nominale (le capital ou prêt d’origine) au détenteur de l’obligation.

Notation de l’émetteur

Tandis que les titres sont évalués en fonction des données fondamentales de la société, les obligations le sont en fonction de la cote de crédit de l’émetteur, c’est-à-dire, sa capacité à rembourser la valeur nominale de l’obligation. La cote de crédit est déterminée par des agences, telles que Moody’s, Fitch, S&P et autres ; chaque agence est agréée et réglementée par des organismes gouvernementaux, comme la SEC aux États-Unis. La circularité de la situation apparaît immédiatement lorsque la Securities & Exchange Commission gouvernementale (bien qu’« indépendante ») surveille une agence qui évalue la solvabilité dudit gouvernement. Par ailleurs, jusqu’au début des années 70, les principales agences de notation étaient payées pour leur travail par les investisseurs qui recherchaient des informations impartiales ; maintenant, elles sont payées par les organismes émetteurs d’obligations. Beaucoup considèrent la débâcle des prêts hypothécaires à risques de 2007, ou crise des subprimes, comme résultat direct des agences de notation qui avaient publié de fausses évaluations des titres adossés à des créances hypothécaires et des obligations adossées à des actifs (prêts), beaucoup ayant été impayés, rassemblés et vendus à des investisseurs.

Notation de l’obligation

L’évaluation de la valeur d’une obligation à maturité est relativement simple : il faut ajouter la valeur de tous les futurs versements de coupons (intérêts) à sa valeur nominale (le capital émis par l’émetteur de l’obligation au détenteur de l’obligation). D’un autre côté, pour calculer son prix de marché immédiat, il faut ajouter au résultat précédent la qualité de crédit de l’émetteur. Cette dernière est déterminée par une des agences de notations susmentionnées, en utilisant habituellement des lettres (A, AA, CCC, etc.). Malheureusement, il n’existe aucune formule claire à appliquer à la formule d’origine, puisque la note influence le sentiment du marché. Ensuite, une obligation émise par un émetteur ayant une faible note fournira un taux d’intérêt plus élevé en contrepartie. À partir de là, c’est une simple question d’offre et de demande. Par ailleurs, les écarts de rendement augmentent si les notes baissent. De plus, il faut prendre en compte le taux d’intérêt de la banque centrale par rapport au coupon de l’obligation, puisque l’investisseur a le choix entre investir au taux fixe du coupon ou tenter sa chance avec des taux d’intérêt changeants. Ceci affecte également la valeur de l’obligation perçue immédiatement. Lorsque les taux d’intérêt baissent, les taux des coupons d’obligations font de même, puisque la demande de ces obligations augmente. Par conséquent, si un investisseur achète une obligation gouvernementale avec un taux d’intérêt de 2 % un jour avant que la banque centrale augmente les taux d’intérêt à 3 %, il perd à hauteur de 1 %. L’investisseur cherchera à vendre l’obligation sur des marchés secondaires au rabais (en opposition à « au prix fort », qui serait supérieur à sa valeur actuelle).

Les obligations comme indicateur de marché

Puisque, comme il a été mentionné, le rendement fourni par une obligation est une indication de la stabilité de l’émetteur, les investisseurs ont tendance à considérer le rendement proposé lors de la vente aux enchères d’une obligation gouvernementale comme un indicateur de la situation économique du pays. Ainsi, si nous examinons les enchères des obligations gouvernementales prévues de décembre 2019 à janvier 2020, nous voyons qu’en général, les adjudications à long terme proposent des taux d’intérêt plus élevés : Adjudication de bons sur 4 semaines         1,51 % Adjudication de bons sur 3 mois       1,54 % Adjudication de bons sur 6 mois       1,55 % Adjudication de billet sur 2 ans        1,601 % Adjudication de billet sur 3 ans        1,632 % Adjudication de billet sur 7 ans        1,719 % Adjudication de billet sur 10 ans     1,842 % Au moment de cet article, le taux d’intérêt de la Réserve fédérale des États-Unis était de 1,75 % et, au moins jusqu’en 2029, le trésor américain croit pouvoir proposer ses bons (« T-bill », ou bons du trésor, est la nomenclature répandue pour les obligations du gouvernement américain) à un taux inférieur que celui proposé par des institutions qui déterminent leurs taux d’intérêt en fonction du taux de base de la Réserve fédérale (le taux auquel elle prête de l’argent à des établissements financiers secondaires). Jusqu’à cette date, les investisseurs recevront des taux d’intérêt considérablement plus bas que ceux proposés par les banques qui cherchent à faire des bénéfices sur leurs emprunts auprès de la Réserve fédérale. Seuls les billets sur 10 ans voient leurs intérêts dépasser le taux présent de la Fed de manière significative, en supposant que le taux de la Fed passera ensuite au-dessus.

Le pour et le contre des obligations

Comme nous pouvons le comprendre vu ce qui a été dit, les taux d’intérêt sur les nouvelles obligations augmenteront parallèlement aux taux d’intérêt déterminés par la banque centrale, afin de rester compétitifs. Cependant, les taux d’intérêt de la banque centrale ont un impact inverse sur la valeur d’une action, puisque des taux d’intérêt plus élevés signifient une perte d’argent sur une obligation déjà achetée à un taux précédemment plus faible. La règle de base est que pour chaque pourcentage d’augmentation des taux d’intérêt de la banque centrale, la valeur d’une obligation est revue à la baisse par le taux de son coupon. Par conséquent, si les taux d’intérêt passent de 2 à 3 %, une obligation ayant un taux de coupon de 1,5 % perdra de sa valeur immédiate à hauteur de 1,5 % : si les taux augmentent de 2 %, cette obligation aura perdu 3 % de sa valeur, et ainsi de suite. Pour résumer, les obligations peuvent perdre de leur valeur, en fonction du bon vouloir de la banque centrale, et elles peuvent perdre de leur valeur immédiatement si l’émetteur ne rembourse pas ses prêts. D’un autre côté, cette dernière possibilité, au moins, est relativement rare, et la sécurité d’un revenu fixe, en plus de la promesse d’une chance de maturation font des obligations l’investissement préféré, notamment pour les fonds de retraite. En ce qui concerne les obligations de société, elles sont sans doute moins volatiles, bien qu’elles soient moins rentables, notamment à long terme. Et dans de nombreux endroits, certaines obligations (en particulier les obligations municipales aux États-Unis) sont exonérées des impôts sur le revenu local, étatique et fédéral pour les résidents locaux. Malheureusement, notamment pendant une récession, certaines municipalités peuvent faire faillite.

Trader des CFD sur obligation

Les CFD sur obligation suivent habituellement des contrats à terme sur obligations, qui sont, à leur tour, tradés sur le Chicago Board of Trade ou le Chicago Mercantile Exchange, et réglementés par la Commodity Futures Trading Commission. Avec ces contrats à terme, le titulaire doit acheter ou vendre une obligation donnée à une date future et à un prix déterminé. La valeur du contrat équivaut à la pleine valeur de l’obligation multipliée par un facteur de conversion, plus l’intérêt couru (qui a déjà été payé). Beaucoup de courtiers proposent des CFD à terme sur obligation. Cependant, avant de trader des CFD sur obligation, consultez le calendrier économique pour voir le rendement proposé lors de la future adjudication d’une obligation et le comparer au rendement d’une obligation de même durée lors d’adjudications antérieures, puisque cela a une influence directe sur la valeur des contrats à terme.